L’ancien ministre ivoirien, Charles Blé Goudé, acquitté définitivement en mars dernier par la Cour pénale internationale (CPI), avait introduit en septembre un dossier de réclamations d’indemnisation financières pour les années passées en détention préventive depuis son transfert à La Haye en 2014.
Ce lundi, il est attendu devant les juges de la juridiction internationale pour défendre sa demande. Pour lui, il a été victime d’une «erreur judiciaire grave et manifeste», pendant que sa détention a compromis sa carrière politique, promise à un bel avenir, et entaché sa réputation, sans compter le fait qu’il a été séparé de sa famille durant de nombreuses années. Il réclame un dédommagement de 819.300 euros (plus de 500 millions FCFA).
Mais le procureur de la CPI soutient d’emblée qu’il n’y a pas eu d’erreur judiciaire dans cette affaire. Aussi, l’accusation considère que «le dossier du procureur était complexe et largement basé sur des preuves circonstancielles. Mais la majorité des juges au procès et en appel, en dépit de leurs critiques, n’ont pas établi qu’il y ait eu une quelconque erreur judiciaire». Comme quoi, une vraie bataille s’annonce et elle n’est gagnée d’avance par l’ancien ministre.
Rappelons que deux anciens détenus de la CPI, qui avaient tenté une pareille procédure, n’ont jamais eu gain de cause. Il s’agit du milicien congolais Mathieu Ngudjolo et de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquittés respectivement en 2012 et 2018.
Blé Goudé avait été accusé de crimes contre l’humanité dans le cadre de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011. Depuis son acquittement, il réside toujours à La Haye d’où il attend un passeport des autorités d’Abidjan afin de pouvoir rentrer dans son pays.