L’Algérie, où la minorité chrétienne est fortement harcelée et réprimée, est classée en 2021 parmi les 24 pays qui répriment le plus dangereusement les citoyens chrétiens dans le monde.
L’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2021 établi par « Portes ouvertes », une ONG internationale humanitaire chrétienne évangélique, relève que l’intensité des discriminations et de la persécution subie par les chrétiens en Algérie s’est considérablement aggravée avec la fermeture forcée en 2019, d’une dizaine d’églises surtout protestantes.
D’ailleurs, l’Algérie a été placée le 8 décembre dernier, par le gouvernement des États-Unis sur la liste noire des pays à surveiller pour leur «atteinte à la liberté religieuse et de croyance» suite à la publication d’un rapport annuel 2021 présenté par la Commission américaine sur la liberté religieuse à l’international (USCIRF).
Cet organisme fédéral indépendant a affirmé que durant «ces dernières années, les autorités algériennes ont fait preuve de plus d’hostilité envers les minorités religieuses, fermant de force des dizaines d’églises protestantes et poursuivant les musulmans ahmadie».
Devant le recul ostentatoire du recul de la tolérance religieuse et de la répression des Chrétiens algériens et étrangers, ni la société civile, ni les élites politiques ou intellectuelles, n’osent briser le tabou autour de ce problème par peur de représailles.
A signaler que la plupart des chrétiens algériens qui vivent en Kabylie, sont discriminés, harcelés dans leur vie quotidienne et subissent des pressions crescendo de la part des autorités algériennes et les lois qui régulent la pratique du culte non musulman interdisent ce qui pourrait «ébranler la foi d’un musulman» ou «inciter un musulman à changer de religion». Ces lois promulguées en 2006 limitent drastiquement la liberté d’expression des chrétiens.
La majorité des chrétiens algériens, même au sein de l’Église Protestante d’Algérie (EPA), sont des musulmans convertis au christianisme. Seules les églises enregistrées ont le droit d’exercer, or elles sont peu nombreuses et sont de plus en plus fermées sans raison par les autorités.