Charles Blé Goudé, bras droit de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a demandé lundi à la Cour pénale internationale (CPI) de l’aider à retourner dans son pays d’origine, la Côte d’Ivoire, après avoir été définitivement acquitté en mars 2021.
«C’est votre devoir de me faire repartir en Côte d’Ivoire, vous en avez l’autorité, vous en avez le pouvoir, vous en avez le devoir», a-t-il déclaré dans un discours devant les juges de la CPI.
Cette audience fait suite à une demande d’indemnisation déposée en septembre par Blé Goudé, estimant avoir été victime d’une «erreur judiciaire grave et manifeste», ajoutant que cette requête est pour lui, une question de «dignité et non financière».
«Lorsque j’ai été acquitté, j’étais heureux parce que pour moi, c’était la fin d’un calvaire, or je m’étais lourdement trompé. Mon calvaire se poursuit aujourd’hui et continue», a martel Blé Goudé.
Depuis son acquittement pour crimes contre l’humanité le 31 mars, en même temps que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé attend toujours de recevoir son passeport pour pouvoir retourner en Côte d’Ivoire. Mi-juillet, il avait été reçu à l’ambassade ivoirienne de la Haye pour commencer les démarches en vue d’obtenir son document de voyage.
Arrêté en 2013 au Ghana, Blé Goudé – surnommé « le général de la rue » pour sa capacité à mobiliser les foules et notamment la jeunesse – avait été transféré à la CPI à La Haye en 2014, pour répondre des violences commises durant la crise postélectorale de 2010-2011, suite au refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara. Ces violences avaient fait quelque 3.000 morts.
Comme Laurent Gbagbo, Blé Goudé a été condamné par contumace en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à cette crise malgré son acquittement par la CPÏ.