La nomination du général Khalifa Haftar dimanche à la tête des forces armées loyales au Parlement libyen reconnu par la communauté internationale, est une décision qui risque de rendre encore plus difficile une solution politique dans ce pays profondément divisé.
Cet ancien militaire de 72 ans qui combat depuis mai 2014 les rebelles islamistes libyens, est désormais soutenu officiellement par le gouvernement de Tobrouk, le seul reconnu par communauté internationale.
Cette nomination vient donc parachever la volonté du gouvernement libyen de Tobrouk de mettre fin à la crise dans laquelle est plongé le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos.
Depuis maintenant plusieurs mois, la Libye est dirigée par deux parlements et, aussi, deux gouvernements rivaux. L’un est proche de la coalition de milices Fajr Libya qui siège à Tripoli, l’autre, reconnu par la communauté internationale, et installé à l’Est du pays à Tobrouk.
L’élection controversée de cet ancien militaire, intervient en même temps que l’annonce par la chambre des représentants à Tobrouk de la reprise de sa participation aux négociations de paix entre factions rivales menées sous l’égide des Nations unies. En effet, le parlement de Tobrouk avait suspendu la semaine dernière sa participation aux pourparlers qui devaient avoir lieu au Maroc, après le double attentat-suicide revendiqué par l’Etat islamique et ayant fait 45 morts.
La Chambre a reproché à l’autre camp, celui des miliciens de « l’Aube libyenne » et du Congrès général national (CGN), ancien Parlement réinstallé par les miliciens à Tripoli, de ne pas avoir condamné les attaques.
Cependant, cette nomination n’est pas du goût de tous. Plusieurs partisans du gouvernement de Tobrouk fustigent cette décision qui, selon eux, permettrait au général Haftar d’avoir des pouvoirs plus étendus, craignant par conséquent un coup d’Etat à l’exemple de celui de Abdel Fatah Al Sissi en Egypte.