L’ambassadeur algérien en France, Mohamed Antar Daoud devrait regagner ce jeudi, son poste à Paris, après son rappel pour « consultations » début octobre 2021, suite aux critiques par le président français, Emmanuel Macron, du régime politico-militaire aux commandes de l’Algérie.
Un communiqué de la présidence algérienne, publié la veille, indique que le Président Abdelmadjid Tebboune «a reçu mercredi l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, qui reprendra ses fonctions à Paris à partir de ce jeudi 6 janvier 2022».
De nombreux dossiers ont brouillé les relations entre l’Algérie et la France ces derniers mois, dont ceux relatifs à la question mémorielle évoquée par Macron et à la restriction des visas par l’exécutif français pour les ressortissants algériens.
Le président Macron avait estimé, en septembre dernier, qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’était érigée sur une «rente mémorielle» entretenue par le «système politico-militaire».
A la fin du même mois, Paris avait décidé de durcir les conditions d’obtention des visas pour les ressortissant de l’Algérie, mais aussi du Maroc et de la Tunisie, pour leur refus des trois Etats de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés maghrébins refoulés de France.
En réaction, Alger avait alors rappelé son ambassadeur de Paris puis interdit son espace aérien aux avions militaires français engagés dans des opérations antiterroristes au Sahel où sont déployées les forces de l’opération Barkhane.
En novembre, Macron avait fait part de ses «regrets» devant les «polémiques et malentendus» provoqués par ses propos, et son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’était rendu, début décembre à Alger, pour tenter de désamorcer la crise diplomatique entre les deux pays.
Malgré le dégel au plan diplomatique et les signes d’apaisement actuel entre les deux pays, la question de la reprise des vols français dans l’espace aérien algérien n’a pas encore été tranchée.