Le Parlement du Sénégal a rejeté mercredi, une proposition de loi durcissant la répression de la pratique de l’homosexualité dans le pays.
Le texte a été déclaré «irrecevable» à un stade préliminaire du processus, celui du Bureau de l’Assemblée nationale, sans même atteindre la séance plénière.
Le Bureau de l’Assemblée nationale a invoqué dans un communiqué le fait que le code pénal sénégalais punit déjà «sévèrement» l’homosexualité, ainsi que «tous les actes contre nature et (les) attentats à la pudeur».
Le texte porté par 11 députés, dont au moins un de la majorité du président Macky Sall, proposait de la rendre plus rigoureuse. Ses initiateurs disent que le texte est soutenu par les chefs et les associations religieux, influents dans ce pays musulman à 95% où l’homosexualité est largement considérée comme une déviance.
La loi existante stipule que «sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs (152 à 2.286 euros), quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe».
Le texte rejeté mercredi proposait de punir désormais « d’une peine de cinq à dix ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 1 à 5 millions de francs CFA (1.500 à 7.625 euros), sans possibilité d’accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d’actes contre nature».
Outre l’homosexualité, la proposition visait «lesbianisme, bisexualité, transsexualité, intersexualité, zoophilie, nécrophilie et autres pratiques assimilées».
Le texte émanait du collectif « And Samm Jikko » (Ensemble pour la sauvegarde des valeurs, en wolof), composé «d’associations sénégalaises de tous bords qui ont pris leurs responsabilités», avait déclaré le député Mamadou Lamine Diallo, à la tête des parlementaires promouvant cette proposition.