Le président de l’Assemblée nationale tanzanienne, Job Ndugai a présenté sa démission quelques jours après une polémique suscitée par ses propos dénonçant l’augmentation de la dette nationale.
Il a expliqué qu’«il s’agit d’une décision personnelle et volontaire prise avec à cœur les intérêts plus larges de la nation, du gouvernement» et de son parti, Chama Cha Mapinduzi (CCM, au pouvoir depuis l’indépendance en 1961).
Ndugai a remercié ses collègues législateurs, le président, le gouvernement et ses électeurs, sans revenir sur la question des emprunts externes qui lui a valu des pressions croissantes de la part du CCM.
«Quelle fierté y a-t-il à faire passer une sébile de mendiant? (…) Nous avons eu recours à l’emprunt chaque jour. Viendra un jour où ce pays sera bradé», avait-il déclaré le 27 décembre dernier lors d’un rassemblement public dans sa circonscription de Kongwa à Dodoma.
Ndugai avait, dans la foulée, suggéré d’étudier la possibilité d’emprunter localement, d’augmenter les impôts nationaux et d’élargir d’une manière générale les sources de revenus internes du pays.
Suite aux critiques provoquées par ces remarques, mal interprétées, selon lui, il avait présenté, lundi 3 janvier, ses excuses au chef de l’Etat. «Si j’ai dit quoi que ce soit pour décourager la présidente dans ses efforts pour reconstruire le pays, je m’excuse auprès d’elle et de tous les Tanzaniens», a-t-il affirmé, ajoutant ne pas avoir l’intention de «manquer de respect» aux autorités du pays.
Mais la président tanzanienne, Samia Suluhu Hassa, également présidente du CCM, n’a vraisemblablement pas réservé bon accueil à ces excuses. « Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un qui dirige l’un des piliers de l’Etat profère de telles paroles», a-t-elle martelé, le lendemain.
Elle a laissé entendre que son gouvernement continuerait à emprunter pour le besoin de financement des projets de développement, estimant que les prêts extérieurs, auxquels recourent même les pays développés, seraient le moyen le plus rapide pour mener à bien les projets majeurs.