L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) refuse les propositions du gouvernement relatives au gel des salaires pendant cinq ans et la levée de la compensation jusqu’en 2026, a indiqué, dimanche son Secrétaire général adjoint, chargé des établissements publics, Slaheddine Selmi, en marge de la réunion de la commission administrative de l’Union régionale du travail à Sousse.
Le responsable syndical a, par ailleurs, déclaré que l’UGTT rejette la circulaire n°20 qui interdit toute négociation avec les syndicats sans l’autorisation préalable du secrétariat général du gouvernement. Ce texte est «en violation avec la Constitution et le droit international et porte atteinte au dialogue social», a-t-il soutenu.
Les membres de la commission administrative de l’Union régionale du travail de Sousse ont dénoncé les «attaques méthodiques» contre la centrale syndicale et contre les «travailleurs».
Le Secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi, a déclaré récemment que «le gouvernement de Najla Bouden a demandé au syndicat d’accepter un programme de réforme économique, qui comprend une réduction de 10% des salaires, un gel de 5 ans, la levée des subventions sur les produits de base et l’application de la retraite anticipée dans les institutions gouvernementales».
L’UGTT avait condamné fin décembre la politique d’emprunt adoptée par l’Etat après la révolution, et le discours du gouvernement appelant à la réduction des salaires et à leur gel pendant 5 ans. La dette publique n’a cessé de croître en Tunisie, alors qu’elle ne dépassait pas 43 % du PIB en 2009, contre 90 % en 2020.
Les projections de la loi de finances de l’année en cours indiquent que la dette publique a atteint un niveau record, à 109,23 milliards de dinars (37,6 milliards de dollars), dont 74,21 milliards de dinars (25,5 milliards de dollars) de dette extérieure.