Douze personnes étaient en détention au Burkina Faso après de nouvelles arrestations pour des faits présumés de «tentative de déstabilisation des institutions», a annoncé jeudi le ministre burkinabè des Armées, Aimé Barthélémy Simporé.
Depuis lundi, quinze personnes ont été interpellées, «deux officiers, sept sous-officiers, un militaire du rang et cinq civils», a déclaré le général Simporé, à l’issue du conseil des ministres.
Deux civils et un militaire ont toutefois été relaxés à l’issue des premières auditions, a-t-il précisé et douze personnes sont toujours en détention préventive.
Ces interpellations font suite à la saisine du parquet du tribunal militaire de Ouagadougou pour «des faits présumés de tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat», a t-il ajouté.
Les interpellations ont eu lieu à la suite d’une «dénonciation d’un militaire qui aurait été contacté par un groupe d’individus pour les rejoindre pour mener des actions de déstabilisation contre les institutions», a expliqué M. Simporé.
Huit militaires avaient été arrêtés lundi, parmi lesquels le lieutenant-colonel, Emmanuel Zoungrana. Ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, il était jusqu’à présent commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans le pays.
A l’instar de ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés. Ces attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.
Fin novembre, des centaines de manifestants étaient descendus dans les rues de Ouagadougou pour réclamer le départ de l’exécutif, auquel ils reprochent de ne pas avoir réussi à mettre fin à l’insécurité dans le pays.