Plus d’une vingtaine d’ONG tunisiennes ont dénoncé samedi une «répression» policière et des agressions «barbares» contre des journalistes et des manifestants lors des protestations organisées vendredi, contre le président Kais Saied.
Des manifestations ont eu lieu à Tunis contre le coup de force du président tunisien du 25 juillet par lequel il s’est arrogé les pleins pouvoirs et pour marquer le 11ème anniversaire de la chute, le 14 janvier 2011, du régime de l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali.
Ces rassemblements avaient été interdits par les autorités pour des raisons sanitaires face à une résurgence de l’épidémie de Covid-19. Dans des scènes d’une violence, les policiers ont chargé les manifestants à coup de canons à eau, de gaz lacrymogènes et ont procédé d’arrestations musclées de dizaines de manifestants.
Une vingtaine d’ONG dont la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme et Avocats sans frontières ont appelé dans un communiqué, les autorités judiciaires à «assumer leur responsabilité et à ouvrir une enquête sur les pratiques sécuritaires répressives contre des centaines» de civils tunisiens.
Le correspondant du quotidien Libération, de Jeune Afrique et de RFI a été brutalisé par des policiers et empêché de couvrir cette manifestation, ont dénoncé ces organes de la presse française et l’association des correspondants étrangers en Afrique du Nord (NAFCC).
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé «fortement la violence barbare» de la police contre plusieurs journalistes qui étaient reportage sur le terrain.
La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle des mesures exceptionnelles ont été imposées, dont notamment le gel des activités du Parlement, la promulgation des lois par décrets présidentiels, la révocation du chef du gouvernement et la nomination d’un nouveau gouvernement par le président Kais Saied.