Des manifestations contre le pouvoir militaire soudanais, organisées lundi dans la capitale, Khartoum, se sont soldées par la mort de sept personnes, touchées par des tirs à balles réelles, et des dizaines de blessés, selon les informations révélées dans un communiqué, par le Comité central des médecins soudanais.
Des milliers des manifestants descendus dans les rues pour réclamer un pouvoir civil ont, une fois de plus, dit «non» aux militaires, scandant : «Les militaires à la caserne» et «Le pouvoir aux civils». Les forces de sécurité déployées en masse auraient utilisé des armes lourdes, en plus des grenades lacrymogènes, pour disperser les manifestants qui tentaient de s’approcher du palais présidentiel.
Des condamnations à l’international se sont multipliées contre le recours par l’armée à des interventions violentes et disproportionnées et à l’utilisation de balles réelles.
«Nous sommes préoccupés par les informations faisant état d’une escalade de la violence contre les manifestants au Soudan», a, pour sa part, tweeté le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price.
La diplomatie américaine a annoncé, lundi, avoir envoyé deux émissaires à Khartoum pour tenter de relancer le dialogue entre les différentes parties prenantes.
Les décès enregistrés lundi ont porté à 71 le nombre de manifestants tués depuis fin octobre, lors de manifestations hostiles à la junte militaire au pouvoir.
Le 25 octobre, le chef d’Etat-major de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Bourhane, avait mené un coup d’Etat, mettant fin au gouvernement de transition qui était chargé d’assurer la transition politique jusqu’aux élections de 2024, après la chute du régime de l’ex-dirigeant Omar el-Béchir.
Le 21 novembre, le Premier ministre Abdallah Hamdok avait été rétabli dans ses fonctions à la suite d’un accord avec l’armée. Mais moins de deux mois après, il avait jeté l’éponge, pressé par les partisans d’un pouvoir civil qui l’avaient accusé de «trahison» pour avoir accepté de travailler à nouveau avec le général Al-Bourhane.