Quatre mandats d’arrêt, dont celui de l’ancien président soudanais, Omar El-Béchir, qui a été déposé en avril 2019, restent en suspens, a déploré le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, mardi 18 janvier devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Présentant le 34e rapport de la CPI sur le Darfour, Khan a souligné que les victimes et les survivants des atrocités du conflit au Darfour sont toujours en quête de justice et de responsabilité, près de 20 ans après que le Conseil de sécurité ait référé la situation à la CPI.
Il a plaidé pour une coopération plus prononcée des autorités soudanaises avec la CPI, mais aussi avec le Conseil de Sécurité et les Etats membres de l’ONU, soulignant la nécessité de renforcer les «preuves» contre les personnes visées, dont Omar el-Béchir actuellement détenu à la prison centrale de Kober à Khartoum.
Le chef de la CPI s’est félicité de sa visite à Khartoum en août dernier, qui avait abouti à la signature d’un protocole d’accord sur les quatre affaires de mandats d’arrêt. Mais, il a déploré la situation politique qui prévaut dans le pays.
«Le hiatus du 25 octobre a fait que nous avons perdu des points de convergence. Nous essayons de rattraper le temps perdu (…) Nous avons dû suspendre des enquêtes actives, c’est donc une tournure des événements très gênante et préoccupante», a déclaré Le procureur Karim Khan au Conseil de Scéurité.
En effet, fin octobre, le chef d’Etat-major de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan avait mené un coup d’Etat, annonçant, entre autres, dans la foulée, la dissolution des autorités de transition et la mesure d’état d’urgence.
Si le général al-Burhan a déjà eu à rassurer la CPI que le protocole d’accord était toujours valable, Khan a appelé aux actions concrètes pour remplir la promesse faite au Darfouriens.