Alors que le dialogue politique devrait reprendre ce jeudi entre le pouvoir et l’opposition en Côte d’Ivoire, l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, a dénoncé l’exclusion de certains partis et invité les autorités à associer «toutes les forces vives de la nation» à ce dialogue.
S’exprimant lors d’un point de presse, l’ex-épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo a annoncé la création d’une plateforme politique qui regroupe les partis et organisations de la société civile exclus des discussions, dont le Mouvement pour les générations capables (MGC) qui lui est proche.
Plus que cela, elle a profité de cette sortie médiatique pour faire part des points de vue qui, à son avis, devraient faire l’objet de débats entre l’opposition et le gouvernement. Il s’agit de l’environnement sécuritaire, de la rédaction et l’adoption d’une nouvelle Constitution, du système électoral, ainsi que du défi de la réconciliation nationale.
«La trop grande insécurité qui prévaut à l’intérieur et aux frontières de notre pays est à tout point de vue incompatible avec une vie nationale paisible », a estimé Simone Gbagbo.
Elle a justifié l’adoption d’une nouvelle Constitution par le fait que la loi fondamentale en cours «n’est pas consensuelle puisqu’elle a exacerbé les tensions et divisé davantage les populations».
«Son interprétation a créé, selon elle, de graves controverses au sein de la communauté des juristes et dans la société ivoirienne», allusion faite à la crise provoquée par le troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara.
L’ex-première dame a appelé à l’élaboration d’un système électoral «consensuel», considérant que le système actuel «ne peut pas garantir la paix sociale. Il est une source majeure des conflits électoraux qui occasionnent des crises graves depuis 2010» et sa réforme profonde s’impose.
Au chapitre de la réconciliation nationale, Simone préconise la mise en place d’une «Commission suivi-évaluation» qui «se chargera de lister les points d’accord, d’analyser leurs conditions et processus de mise en œuvre et d’évaluer la réalisation de ces points d’accord».