La Haute Cour militaire en République démocratique du Congo (RDC) a dit non, mercredi 19 janvier, à la comparution de l’ancien chef d’Etat Joseph Kabila au procès en appel du double assassinat des défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Elle a donc rejeté la requête d’une cinquantaine d’ONG congolaises qui avaient exigé la présence de l’ex-président, en tant que témoin cité par le prévenu Paul Mwilambwe. Ce policier avait désigné plusieurs personnalités qui seraient, selon lui, impliquées dans l’assassinat.
Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana, avaient été tués en juin 2010 à Kinshasa, la capitale. Leurs familles ont eu aussi à introduire une demande similaire aux ONG.
Mais le président de la Haute Cour militaire a jugé inopportun de faire venir au procès ces personnalités, et a demandé à toutes les parties d’entamer leurs plaidoiries dès le 26 janvier.
En plus, le sénateur à vie, Joseph Kabila bénéficie d’une disposition de la loi fondamentale (façonnée par lui-même) qui prévoit que les anciens présidents de la République ne peuvent pas être poursuivis pour des faits ayant eu lieu pendant leurs mandats.
Quoi que déçues, les ONG ne comptent pas baisser les bras. «Nous aurions souhaité que toutes ces personnalités comparaissent. Le témoignage de Joseph Kabila était capital pour la manifestation de la vérité. Mas c’est dommage que la Cour ait rejeté cette demande», a indiqué Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, ajoutant que «nous allons continuer à travailler pour voir comment activer d’autres dispositifs juridiques».
«Nous sommes très déçus par cette position», a réagi, pour sa part, Rostin Manketa, directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans voix (VSV), craignant un maintien «des zones d’ombre», avec cette décision de la Cour «pas bien motivée».