Les services de sécurité algériens ont procédé depuis le début de cette semaine, à l’arrestation de pas moins de 24 civils algériens pour leurs opinions politiques critiques à l’endroit du régime politico-militaire qui gouverne d’une main de fer le pays sous les ordres du président Abdelmadjid Tebboune et son mentor le chef d’état-major de l’armée, le vieux général Saïd Chengriha.
Les 24 militants et militantes algériens ont exprimé uniquement leurs positions politiques personnelles sur des sujets qui relèvent de la vie quotidienne, mais la Securitate perçoit dans ces positions une atteinte à la sécurité nationale et des menaces contre l’intérêt national.
Par ailleurs, au moins 4 civils accusés par la justice de «terroristes» ont été jetés en prison suite à des jugements expéditifs. C’est le cas de la jeune Wissem Sifouane, une activiste qui avait été interpellée le 12 janvier dernier et placée en garde-à-vue pendant plus de 6 jours afin d’être interrogée à propos de ses publications sur Facebook et ses relations avec le «MAK», le mouvement pour l’indépendance de la Kabylie classé comme groupe «terroriste» par le régime algérien. Cette activiste de 24 ans, a été incarcérée le 17 janvier dernier, sur ordre d’un juge du tribunal de Bouira.
Une autre militante Tillli Belabbes, mère de deux enfants en bas âge, risque de subir le même sort arbitraire. Elle a été arrêtée par les services de la Gendarmerie Nationale relevant de la wilaya de Bouira et attend pour l’heure, que la Justice se prononce sur son sort.
Malheureusement ce ne sont pas des cas isolés. Des centaines de militants et manifestants pacifiques du Hirak, le mouvement populaire spontané qui revendique depuis plus de deux ans le chargement radical du régime en place à Alger depuis l’indépendance du pays, ont été victimes de la répression sans commune mesure, qu’exerce le pouvoir algérien pour étouffer toute voix critique.
L’année 2021 a été une année sombre pour les libertés publiques et civiles dans ce pays maghrébin rongé par la corruption et la dilapidation des deniers publics dans l’impunité totale.
En effet, plus de 7000 Algériens (manifestants pacifiques, opposants indépendants, journalistes, avocats, syndicalistes, blogueurs ou de simple internautes) ont été arbitrairement arrêtés et parfois incarcérés pour des considérations purement politiques, par les agents des services de sécurité depuis le 22 février 2021, d’après plusieurs sources sécuritaires et judiciaires.
Depuis la reprise du Hirak le 22 février et jusqu’à la fin brutale des marches populaires pacifiques à la fin avril 2021, les arrestations et les incarcérations se poursuivent alors que le Hirak a été officiellement étouffé et toute marche de protestation est désormais interdite dans le pays depuis mai 2021.