L’ONU a mis en place ce mardi un régime de sanctions contre le Soudan du Sud, ciblant toute personne qui saperait la sécurité ou qui s’immiscerait dans le processus de paix, après les dates butoir des 5 mars et 1er avril fixées par l’Igad, organisation intergouvernementale est-africaine, médiateur dans les pourparlers de paix dans le conflit sud-soudanais.
Les personnes incriminées seront inscrites sur une liste noire, selon la résolution du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité. Il n’a pas été fait mention, pour l’instant du moins, des mesures comme l’interdiction de voyage, le gel d’avoirs des coupables ou encore l’instauration d’un embargo sur les armes.
Ces mesures faisaient pourtant partie du projet de résolution proposé par Washington à l’ONU, en en fin février. Le texte américain prévoyait en effet des «sanctions ciblées» contre ceux qui «menacent la paix, la sécurité ou la stabilité» du pays.
Le Soudan du Sud, ce jeune pays, est toujours ravagé par une guerre civile et des massacres interethniques depuis que le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar se livrent une lutte acharnée il y a maintenant plus d’une année. Sept cessez-le-feu successifs ont été signés par les deux parties, mais sans être respectés, notamment par les belligérants. Ce conflit a déjà occasionné des dizaines de milliers de morts, tandis que des millions de personnes seraient en situation de détresse alimentaire.
Selon les dernières échéances fixées par Igad, les deux camps ont jusqu’au 5 mars pour se partager le pouvoir au sein d’un gouvernement de transition. Une période de transition doit débuter le 1er avril et un gouvernement d’union nationale doit être formé le 9 juillet au plus tard.
Les regards sont désormais tournés vers les deux adversaires. Feront-ils encore fi des résolutions d’Igad qualifiées de « dernières chances » !!!