Après une mission composée de sept chefs d’état-major des armées de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une délégation ministérielle ouest-africaine et le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mahamat Saleh Annadif, sont attendus ce lundi à Ouagdougou, la capitale burkinabè, pour des entretiens avec le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Les objectifs de la nouvelle mission sont claires, notamment le rappel des résolutions du sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Burkina Faso qui a connu un coup d’Etat le 24 janvier (exclusion du pays des instances décisionnelles, exigence de la libération du président déchu Roch Marc Christian Kaboré), et le recueil d’intentions de la junte autour du retour à l’ordre constitutionnel.
Les résultats de ces pourparlers seront étudiés lors du prochain sommet régional qui se tiendra jeudi 03 février à Accra. Il s’agira de décider sur l’opportunité ou non d’autres sanctions contre le pouvoir au Burkina. L’organisation sous-régionale se veut ferme et insiste sur la tolérance zéro, tout en affichant sa volonté d’accompagner le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel.
Lors de la rencontre, samedi, entre les chefs des armées de la CEDEAO et la junte militaire, celle-ci a «réaffirmé son engagement vis-à-vis des organisations sous-régionales et internationales», d’après un communiqué de la direction de la communication de la Présidence du Faso.
Le Burkina a été le théâtre d’un putsch militaire la semaine passée et le président élu Roch Marc Christian Kaboré aurait été placé en résidence surveillée, ainsi que des autres responsables arrêtés par les militaires.
Dans un discours à la nation, prononcé jeudi, la veille de la première réunion de la CEDEAO consacrée au Burkina, Sandaogo Damiba a déclaré que son pays avait «plus que jamais besoin de ses partenaires» pour aider le Burkina à sortir de sa crise.
Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, au pouvoir) a promis, entre autres, le respect des «engagements internationaux, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme», et une indépendance de la justice, tout en restant silencieux sur un éventuel chronogramme quant au retour du pouvoir entre les mains des civils.