La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné mardi la « tentative de coup d’Etat » en cours, selon elle, en Guinée-Bissau et a demandé aux militaires de « retourner dans leurs casernes ».
« La CEDEAO condamne cette tentative de coup d’Etat et tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président Umaro Sissoco Embalo et des membres de son gouvernement », a déclaré l’organisation sous-régionale dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Mardi après-midi, des coups de feu étaient entendus aux alentours du palais du gouvernement à Bissau, où le président Umaro Sissoco Embalo et le Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam tenaient un conseil des ministres extraordinaire.
D’après les correspondants de médias internationaux établis dans la capitale Bissau, le palais du gouvernement situé à la périphérie de la ville non loin de l’aéroport, était encerclé par des militaires lourdement armés et des véhicules militaires chargés de soldats sillonnaient les rues de la capitale.
La Guinée-Bissau aura ainsi emboîté le pas au Mali théâtre de deux putschs en août et en mai 2021, à la Guinée-Conakry en septembre 2021 et au Burkina Faso en ce mois de janvier 2022.L’actuel président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, un ancien général, a été élu lors de l’élection présidentielle de février 2020, mais les résultats du vote sont toujours contestés notamment par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), la formation dominante depuis l’indépendance du pays.
Réagissant à cette nouvelle tentative de coup d’Etat en Afrique, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est déclaré mardi, « profondément préoccupé par les informations sur des combats intenses à Bissau », appelant à « l’arrêt immédiat » des combats et au « plein respect des institutions démocratiques du pays ».
De son côté, le Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat s’est lui aussi, déclaré vivement préoccupé de la situation en Guinée Bissau et appelé «les militaires à retourner, sans délais, dans leurs casernes et à assurer l’intégrité physique du président Umaro Sissoco Embalo et des membres de son gouvernement et à libérer immédiatement ceux parmi eux en détention».