Le PDG du groupe français TotalEnergies, Patrick Pouyanné, s’est félicité, mardi 1er février, de la conclusion avec son partenaire pétrolier chinois CNOOC, d’un accord d’investissement de 10 milliards de dollars dans un mégaprojet d’exploitation et d’exportation du pétrole ougandais.
L’enveloppe est destinée précisément aux projets de développement Tilenga et Kingfisher et à la construction d’un oléoduc reliant l’Ouganda à la Tanzanie, long de 1.443 kilomètres, a précisé Pouyanné lors d’une cérémonie officielle organisée à Kampala, la capitale ougandaise, en présence du président Yoweri Museveni.
Voilà 16 ans que l’Ouganda attendait l’exploitation de ses réserves pétrolières découvertes sous les eaux du lac Albert, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). Avec la signature de l’accord, nommé Décision finale d’investissement (FID), «le projet va entrer pleinement dans la phase de construction», a fait savoir Pouyanné.
«Ce projet est très important pour notre région», a souligné Museveni, ajoutant que l’argent à investir au cours des prochaines années «va stimuler notre économie».
Mais ces avis ne sont pas partagés par certaines ONG de défense de l’environnement qui craignent le déplacement de dizaines de milliers de foyers et un impact déplorable sur les ressources en eau.
Un consortium d’associations (Les Amis de la Terre France, Survie…) a déjà assigné TotalEnergies devant la justice française, pour non respect de ses obligations légales de protection de l’environnement et des droits des populations concernées par le mégaprojet.
«Les associations qui critiquent ce projet sont des gens qui n’ont pas de travail. Ils n’ont rien à faire, alors laissez ces idiots continuer à errer sans objectif, ils aiment seulement boire du thé et manger des biscuits», a commenté le président ougandais Museveni.
Cependant, Patrick Pouyanné a tenté de rassurer en affirmant que «le monde de l’énergie change et nous devons nous adapter pour construire un avenir responsable. Prendre la liberté de travailler sur ce phénomène de changement climatique contre lequel les jeunes générations nous demandent de lutter et d’agir».