Réunie en sommet extraordinaire jeudi à Accra, au Ghana, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’a pas imposé de nouvelles sanctions contre le Burkina Faso, après le putsch du 24 janvier dernier.
Toutefois, l’organisation sous-régionale a demandé au chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo de donner un chronogramme assez raisonnable permettant d’aller aux élections et exigé la libération immédiate du président déchu, Roch Marc Christian Kaboré qui a été placé en résidence surveillée depuis le putsch. La junte a annoncé dans la soirée de mercredi, la levée du couvre-feu instauré après la prise du pouvoir.
Lors d’un sommet virtuel des chefs d’Etat le 28 janvier 2022, la CEDEAO avait décidé de suspendre le Burkina Faso de ses instances.
Les chefs d’Etat présents physiquement au sommet d’Accra, ont entendu le compte-rendu des participants à ces missions qui avaient rencontré le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Avant de quitter lundi Ouagadougou à la fin de sa mission, la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey avait déclaré avoir eu des «discussions franches» avec la junte au pouvoir, qu’elle trouvait «très ouverte aux suggestions et aux propositions» de la CEDEAO.
Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a signé mercredi plusieurs décrets de nomination à la tête des instances chargées de la sécurité et la gestion de l’ordre public.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes qui ont fait au moins 2.000 morts en près de sept ans et plus de 1,5 millions de déplacés.