Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a mis en place, par décret, une commission technique «indépendante» chargée d’élaborer un projet de charte et un agenda de la transition.
Le texte publié samedi 5 février, portant création, attributions, composition et organisation de la Commission, précise qu’il est attendu de cet organe d’«élaborer un projet de charte et d’agenda assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre, à l’abri des pressions et manœuvres contraires à l’intérêt général».
La commission est composée de quinze membres dont des économistes et des juristes, ainsi que des officiers de l’armée, alors que les personnalités politiques sont carrément absentes. La structure travaillera bénévolement et exercera dans «un esprit patriotique et un dévouement absolu à la nation».
Comme préalables, la commission procédera à une «consultation des forces vives» de la nation, conjuguée au «recours à l’histoire nationale et aux expériences d’ailleurs, tout en privilégiant l’innovation et l’imagination créatrice». En tout, elle dispose d’un délai de deux semaines pour livrer son rapport.
Par son initiative, Damiba a répondu aussi à l’ordre donné, deux jours plus tôt par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la junte militaire, de présenter un calendrier «raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel». Ce à quoi, la junte a déclaré avoir pris note.
Damiba et ses hommes ont renversé le régime du président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier. Pour l’heure, la CEDEAO a pris une seule sanction contre le pays, notamment son exclusion des instances de l’organisation sous-régionale. Elle réclame cependant la libération immédiate de Kaboré et la publication du calendrier électoral sous peine de nouvelles restrictions.