En Afrique du Sud «les structures du renseignement n’ont pas réussi à anticiper les violences et à y répondre de manière adéquate», ont estimé des experts dans un rapport publié ce lundi sur les émeutes meurtrières qui ont secoué l’Afrique du Sud en juillet 2021, à la suite de l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma.
Le renseignement sud-africain «n’a pas réussi à prévoir la nature, l’ampleur et le modus operandi» de ces violences, et la faiblesse des forces de sécurité, rapidement dépassées, a montré que la police ne disposait pas de «capacités suffisantes» pour les juguler, précise le rapport.
Le panel d’experts choisi par le Gouvernement révèle aussi selon les informations recueillies «que les différences internes au sein du parti au pouvoir, l’ANC, ont contribué aux troubles», les plus graves depuis la fin de l’apartheid, qui ont fait plus de 350 morts.
Les émeutes meurtrières ont commencé en juillet quand l’ex-président Jacob Zuma condamné à une peine de prison ferme. La plus haute cour du pays l’avait condamné pour avoir refusé de comparaître devant une commission qui enquêtait sur une affaire de corruption d’Etat pendant sa présidence (2009-2018).
Le Congrès national africain (ANC), divisé principalement entre partisans de l’actuel président Cyril Ramaphosa et ceux de Zuma, tombé en disgrâce pour corruption, avait admis que certains de ses partisans ont incité à ces violences qui ont été largement organisées via les réseaux sociaux, mais leurs meneurs restent «en grande partie non-identifiés», s’inquiète le rapport.
Seules huit personnes ont comparu devant un tribunal dans le cadre de ces émeutes. Quelques jours après le début des troubles, le président Cyril Ramaphosa avait déployé environ 25.000 soldats avant que l’ordre ne soit rétabli.