La nomination d’un juge copte comme président de la Cour constitutionnelle suprême égyptienne, une première pour un chrétien dans le pays très majoritairement musulman est «historique et un pas de géant inédit», a estimé mercredi, la cheffe du Conseil gouvernemental des droits humains, Mouchira Khattab.
Le juge copte Boulos Fahmy, 65 ans, qui était en quatrième position au sein de cette Cour, a prêté serment mercredi comme président de la Cour constitutionnelle suprême égyptienne, a annoncé la présidence.
Cela aurait été un obstacle car les nominations se faisaient uniquement sur la base du nombre d’années de carrière. Mais depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le président Abdel Fattah al-Sissi a le pouvoir de choisir les présidents des plus hautes institutions judiciaires.
Les coptes, plus importante minorité religieuse du Moyen-Orient avec 10 à 15 millions d’Egyptiens sur 102 millions, s’estiment tenus à l’écart de nombreux postes de nomination et déplorent aussi une législation très contraignante pour la construction des églises et beaucoup plus libérale pour les mosquées.
Les coptes ont subi les représailles d’islamistes radicaux notamment après le renversement par l’armée en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi avec des églises, des écoles et des maisons incendiées. M. Sissi est le premier président d’Egypte à assister chaque année à la messe de Noël copte.
En janvier 2020, un tribunal égyptien a tranché en faveur de l’application pour les citoyens copte des règles chrétiennes qui accordent aux femmes et aux hommes les mêmes droits en matière d’héritage.