Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré mercredi «gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du Gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier», dans une déclaration adoptée à l’unanimité sans pour autant condamner le coup d’Etat militaire survenu dans ce pays.
Dans ce texte, les 15 membres du Conseil de sécurité disent « prendre note » de la suspension du Burkina de l’Union africaine et de la Cédéao « jusqu’au rétablissement rapide et effectif de l’ordre constitutionnel par les autorités militaires». Le Conseil se dit «préoccupé par l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région», comme c’est le cas au Mali et en Guinée.
La déclaration du Conseil «demande la libération et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et d’autres responsables gouvernementaux» arrêtés ou mis en résidence surveillée lors du coup d’Etat militaire.
Les membres du Conseil expriment aussi «leur soutien aux efforts de médiation régionaux» pour résoudre la crise au Burkina Faso, notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui n’a pas imposé de nouvelles sanctions au Burkina, en sommet extraordinaire jeudi à Accra, au Ghana, après le putsch du 24 janvier dernier.
Samedi dernier, le nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris un décret présidentiel qui crée une Commission chargée d’élaborer un projet de Charte et d’agenda de la Transition dans le pays.
Le Burkina Faso est pris au piège depuis 2015, dans une spirale de violences jihadistes qui ont fait au moins 2.000 morts en près de sept ans et plus de 1,5 millions de déplacés.