Le Parlement basé à l’Est de la Libye a désigné, jeudi à l’issue d’un vote, l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha au poste de Premier ministre, en remplacement d’Abdelhamid Dbeibah qui n’est pas pourtant prêt à céder sa place.
«Le Parlement vote à l’unanimité la confiance à Fathi Bachagha comme chef du gouvernement», a annoncé Abdallah Bliheq, le porte-parole du Parlement qui est basé dans la ville de Tobrouk (Est).
Avec cette nomination, le pays risque d’être dirigé par deux gouvernements parallèles, une situation qui ne fera qu’enliser les tensions qui durent déjà depuis des années.
En effet, l’actuel chef du gouvernement, basé dans la capitale Tripoli (ouest), a indiqué, deux jours plus tôt dans un discours télévisé, que le gouvernement intérimaire qu’il dirige n’acceptera «aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle».
Si pour la chambre des représentants basée à Tobrouk, le mandat Dbeibah a expiré en décembre passé, le mois durant lequel la présidentielle devait être organisée, l’actuel Premier ministre rappelle qu’il dispose d’un mandat de 18 mois (jusqu’en juin 2022), tel que cela avait été fixé par le Forum de dialogue politique libyen, et prévient qu’il ne cédera le pouvoir qu’à «un gouvernement élu».
Fathi Bachagha et Abdelhamid Dbeibah, qui n’entretiennent pas de bonnes relations, étaient tous les deux candidats à l’élection présidentielle. Ce scrutin a été reporté à une date ultérieure alors qu’il était vu, par la communauté internationale, comme un moyen qui allait permettre à la Libye de tourner la page d’une décennie de conflit, après la chute du régime du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.
Le chef des forces armées dans l’Est de la Libye, Khalifa Haftar, a salué la nomination de Fathi Bachagha au poste du chef de gouvernement «pour diriger le pays vers un avenir meilleur», selon un communiqué publié sur Facebook par son porte-parole Ahmad al-Mesmari.
Le conseiller des Nations unies pour la Libye et des pays occidentaux ont exhorté le Parlement à se concentrer sur l’organisation des élections, soulignant que le gouvernement d’unité nationale (GNA) de Dbeibah est toujours valide.