La Confédération syndicale des Forces Productives en Algérie (COSYFOP) a exprimé sa « profonde préoccupation » suite à la détérioration de la situation sociale et syndicale, devenue « alarmante », notamment, après l’annonce du gouvernement algérien d’un projet d’amendement de la loi relative au droit syndical.
« Il est inquiétant de savoir que les textes imposent la distinction entre l’exercice syndical et la politique qui promulgue des articles criminalisant cet acte », regrette la Confédération dans un communiqué.
La centrale syndicale a qualifié de « très large » le sens de ces articles qui peut être interprété de plusieurs manières, rappelant dans ce sens, l’article 87 bis du nouveau Code pénal qui était utilisé pour accuser une centaine de militants de terrorisme.
La COSYFOP explique que le gouvernement a ajouté des articles prévoyant une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans, contre tout membre de syndicat ou organisation qui rejettent ou s’opposent à une décision de dissolution.
Selon le communiqué, ces articles ouvrent désormais la porte au gouvernement pour dissoudre davantage les centrales syndicales qui le dérangent sans la moindre résistance.
Dans le même ordre d’idées, la Confédération syndicale des forces productives en Algérie a tiré la sonnette d’alarme en appelant toutes les organisations indépendantes « à se réveiller et à lutter par tous les moyens contre l’adoption de cette dangereuse loi ».
La COSYFOP a de même, exprimé sa détermination de ne ménager aucun effort pour lancer des protestations ou porter plainte devant les instances internationales contre ce « dangereux projet de loi qui va être employé pour bâillonner le mouvement syndical autonome en Algérie « .
Elle a par ailleurs exprimé son soutien aux détenus d’opinion qui observent depuis plusieurs jours une grève de la faim dans le but de revendiquer leurs libertés, demandant au gouvernement de les libérer immédiatement et sans conditions.
Dernièrement, des experts et des Rapporteurs Spéciaux de l’ONU ont accusé le régime algérien d’ »instrumentaliser politiquement le terrorisme » pour réprimer les libertés publiques.
Dans une communication adressée au haut Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH), ces experts et représentants onusiens ont réitéré leur «préoccupation» quant à la définition d’actes terroristes adoptés par l’article 87 bis qui, en incluant dans la catégorie d’acte terroriste une large variété d’infractions, entre en collision avec le principe de sécurité juridique.