Une manifestation pour protester contre les travailleurs migrants a été dispersée dimanche à Johannesburg par la police sud-africaine faisant usage de grenades.
«Il y a eu des tirs de balles en caoutchouc et de grenades lorsque les manifestants ont commencé à s’échauffer, mais la situation été a ensuite maîtrisée», a déclaré un porte-parole de la police, précisant qu’«il n’y a pas eu d’affrontement».
Les manifestants rassemblés dans un parc depuis le milieu de matinée ont tenté de forcer un cordon de police. Ils se sont ensuite rendus devant un supermarché pour exiger que les responsables du magasin n’emploient plus de travailleurs étrangers.
Un autre rassemblement avait lieu au même moment dans le township d’Alexandra, dans le nord de Johannesburg ou une centaine de militants anti-immigration ont démonté dans la rue plusieurs commerces informels tenus par «des étrangers».
Première économie industrialisée du continent, l’Afrique du Sud estime à 3,95 millions le nombre d’étrangers dans le pays. Mais Pretoria, qui a durci ses réglementations en matière de visas au cours des dernières années, lutte contre un chômage endémique à près de 35%, et environ 65% chez les jeunes.
Les autorités sud-africaines ont annoncé l’an dernier que les permis temporaires d’environ 250.000 Zimbabwéens ne seront pas renouvelés. Des émeutes xénophobes en 2019 avaient fait une douzaine de morts et en 2008, une soixantaine de personnes avaient été tuées dans des violences.
Par ailleurs, les émeutes meurtrières qui ont secoué le pays en juillet après l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma ont révélé d’importantes failles au sein du renseignement et la faiblesse de forces de sécurité rapidement dépassées, selon un rapport publié récemment.