Accusé d’avoir aidé des journalistes étrangers à obtenir de fausses accréditations, le correspondant du New York Times (NYT) au Zimbabwe, Jeffery Moyo, a démenti ces accusations lundi, au dernier jour de son procès où ses avocats ont demandé sa remise en liberté.
Le pigiste zimbabwéen de 37 ans, arrêté en mai, est accusé par la Zimbabwe Media Commission (ZMC), qui délivre les accréditations aux médias, d’avoir obtenu pour Christina Goldbaum et Joao Silva, journalistes travaillant aussi pour le NYT, de fausses accréditations pour un reportage d’une semaine, alors que la ZMC a affirmé que les journalistes s’étaient vu refuser l’autorisation de travailler dans le pays.
Un responsable de la ZMC, Academy Chinamhora a déclaré que le duo n’avait pas obtenu l’approbation écrite du ministère de l’Information, comme c’est la pratique habituelle.
Mais la défense a contesté cet argument, affirmant que la ZMC, organisme autonome, peut prendre des décisions indépendantes sans interférence gouvernementale.
Moyo a été libéré sous caution en juin dernier, après trois semaines de détention, tandis que ses deux confrères ont été expulsés vers l’Afrique du Sud, quatre jours après leur arrivée. La justice statuera le 7 mars.
Le régime du président Emmerson Mnangagwa, successeur de Robert Mugabe qui a régné d’une main de fer sur le pays pendant 37 ans, est de plus en plus accusé de vouloir museler toute opinion dissidente dans le pays, en poursuivant notamment des journalistes.
Le Zimbabwe entretient depuis longtemps des relations épineuses avec la presse étrangère. Au début des années 2000, le pays a instauré une législation leur interdisant de travailler dans le pays pendant de longues périodes et les obligeant à demander une accréditation pour chaque mission. Cette loi a été finalement abrogée, mais la réglementation est toujours en vigueur.