Le chef de la junte militaire au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré en janvier dernier, a été investi président de la République, ce mercredi 16 février, par le Conseil constitutionnel à Ouagadougou.
Le 9 février dernier, ce même Conseil, constatant la vacance du pouvoir après la démission de Kaboré, a eu déjà à déclarer Damiba «président», «chef de l’Etat» et «chef suprême des armées».
Le nouvel homme fort burkinabè a prêté serment devant cette institution. «Je jure devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois» du Burkina, a-t-il déclaré.
Alors que les militaires avaient justifié leur coup d’Etat par l’incapacité de Kaboré de mettre un terme aux violences jihadistes qui frappent soldtas et civils depuis 2015, Damiba a promis, une nouvelle fois, dans son discours d’investiture, faire de la restauration de l’intégrité du territoire une «priorité absolue».
Le président investi a abordé d’autres chantiers auxquels il va s’attaquer, dont la lutte contre la corruption et l’impunité, avant de remercier la communauté internationale pour l’accompagnement en faveur du Burkina, dans cette nouvelle situation qu’il traverse. Mais aucun représentant étranger n’a pris part à la prestation de serment.
La cérémonie, retransmise par la télévision nationale, a enregistré la présence de l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, des cadres des ministères ou encore des représentants des autorités militaires, coutumières et religieuses.
Le Burkina Faso a été suspendu des instances de la CEDEAO qui attend de pied ferme, de la part de la junte, un calendrier «raisonnable» pour le retour à l’ordre constitutionnel, ainsi que la libération sans condition du président déchu Kaboré, gardé toujours en résidence surveillée.