Des partis d’opposition en République du Congo n’arrêtent pas à se prononcer contre la concertation prévue par le gouvernement en vue de l’organisation d’élections législatives et locales apaisées, prévues en juillet prochain.
La démarche de réunir les formations politiques autour d’une même table a été initiée par le ministère de l’Intérieur et devrait avoir lieu du 3 au 6 mars prochain à Owando (nord). Depuis le 7 février, le ministre reçoit les partis en vue de la préparation de cette concertation.
L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD) est la dernière formation en date à avoir décliné l’invitation, ce week-end. Son leader, Mathias Dzon, ancien ministre des Finances, s’interroge sur la motivation derrière cette initiative dans la mesure où les dés sont déjà jetés.
«Les listes électorales ont déjà entièrement été bouclées (…) Le découpage électoral est bouclé (…). Même les candidats qui seront élus ont déjà été choisis», déplore-t-il.
Le 16 février, le Congrès africain pour le progrès (CAP), a préconisé un dialogue politique inclusif qui permettrait d’aborder l’ensemble des sujets importants, à la place d’une concertation.
«Le présent immédiat et le futur du Congo passent incontestablement par un dialogue national inclusif, impliquant les filles et fils du Congo. Point n’est besoin de se cacher derrière des concertations politiques organisées juste pour conserver le pouvoir», a déclaré le président de ce parti d’opposition, Jean Itadi.
Pour cet ancien ministre, c’est «la mise en place d’un vrai cadre d’échanges» qui apportera des solutions à la «crise économique, financière, sociale, politique, électorale et sécuritaire» que traverse le pays.
Le Parti pour l’action de la République (PAR-MA) a laissé également entendre qu’un dialogue national inclusif serait préférable.
Début février, le chef du bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, avait soutenu la tenue de la concertation politique estimant que «c’est l’unique voie qui permettra au Congo de poursuivre sa marche démocratique dans la paix et la stabilité».