Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Dakar pour réclamer un renforcement des peines judiciaires contre l’homosexualité au Sénégal, à l’appel d’un collectif composé d’associations musulmanes, après le récent rejet par le Parlement d’un texte durcissant les lois en la matière.
Les manifestants munis de plusieurs banderoles et pancartes hostiles à l’homosexualité, scandaient «Non à l’homosexualité» lors d’une marche organisée à l’appel du collectif « And Samm Jikko » (Ensemble pour la sauvegarde des valeurs, en wolof), composé d’associations musulmanes.
«Nous appelons le président de l’Assemblée nationale à faire revenir dans la procédure la proposition de loi, pour que les députés puissent l’examiner à nouveau et l’adopter en (séance) plénière», a déclaré l’imam Aliou Ndao, devenu célèbre au Sénégal par ses prêches religieux, devant des jeunes et des députés soutenant la proposition de loi contre l’homosexualité et que le Parlement avait rejetée en janvier, ainsi que des hommes politiques et des membres de la société civile.
La loi sénégalaise punit d’un à cinq ans de prison et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs CFA (152 à 2.286 euros) «quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe».
Onze députés avaient déposé en décembre une proposition de loi, émanant du collectif « And Samm Jikko », pour porter les peines de prison de cinq à dix ans fermes et les amendes de 1 million à 5 millions de francs CFA (1.500 à 7.625 euros).
Outre l’homosexualité, la proposition de loi visait «le lesbianisme, la bisexualité, la transsexualité, l’intersexualité, la zoophilie, la nécrophilie et autres pratiques assimilées».
Le Bureau de l’Assemblée nationale avait rejeté la proposition en invoquant le fait que le Code pénal sénégalais réprime déjà «sévèrement» l’homosexualité.