La procureure de la République au Sénégal, Fatou Omar Ndiaye a réclamé ce mercredi, la lourde peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre de Barthélémy Dias, le nouveau maire de Dakar qui a été officiellement installé à son poste le 17 février, suite à la victoire remportée par la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi aux dernières élections municipales.
Ce jugement est relatif à une affaire qui remonte à décembre 2011, concernant le meurtre d’un dénommé Ndiaga Diouf, un sympathisant du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir à l’époque), compté parmi les assaillants qui avaient attaqué la mairie de Mermoz Sacré Cœur dirigée alors par Dias. Ce cadre reconnaît avoir tiré des coups de feu pendant la fusillade qui avait tué Diouf, mais avance que l’arme du crime n’était pas la sienne.
Après de multiples reports, le procès en appel a finalement eu lieu ce mercredi devant la 3e chambre du tribunal correctionnel de Dakar. Plusieurs observateurs ont évoqué un «procès express».
«Je ne suis pas un assassin», a déclaré Dias à la barre, convaincu d’être «poursuivi pour des raisons politiques, pas pour des raisons judiciaires». Il avait déjà purgé une peine de six mois de prison dans cette affaire.
L’un de ses avocats, Me Ousseynou Fall, a déploré l’acharnement mené contre des opposants au régime au pouvoir. «Malheureusement, j’ai assisté ces dix dernières années, à des procès qui étaient la plupart du temps, intentés contre des gens qui empêchaient de tourner en rond. En l’occurrence, les opposants. On a vu Karim Wade, on a vu le maire Khalifa Ababacar Sall. Là, on voit Barthélémy Dias», a-t-il souligné.
Et de poursuivre, «nous voyons donc un acharnement contre des hommes politiques que l’on poursuit parce qu’ils ne sont pas du même bord que l’actuel président Macky Sall».
En attendant le délibéré qui est fixé au 18 mai, d’aucuns craignent un soulèvement de la population comme cela a été observé par le passé lorsque des opposants ont eu affaire à la justice.