La concertation politique proposée par le gouvernement de la République du Congo ouvre ses travaux ce jeudi 3 mars à Owando (nord), avec l’objectif de se mettre d’accord avec la classe politique, en vue d’élections législatives et locales apaisées en juillet prochain.
Mais une partie de l’opposition campe sur sa position de ne pas prendre part à ce dialogue. Mardi, le leader de la Fédération de l’opposition congolaise, Clément Miérassa, a réitéré son refus d’y participer, dans un dossier remis au ministre de l’Administration du territoire, Guy Georges Mbacka, à Brazzaville.
«Nous n’allons pas à Owando. Nous avons remis au ministre un dossier qui a une simple orientation : la nécessité et l’urgence de tenir dans ce pays un dialogue national inclusif ; c’est la nécessité de libérer tous les prisonniers politiques pour que nous allions de l’avant», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Clément Miérassa et Mathias Dzon qui dirigent le Collectif des partis de l’opposition congolaise ont publié, dans la même journée, une déclaration conjointe dans laquelle ils estiment qu’une concertation politique n’est pas une priorité actuellement pour l’opposition.
«Les élections de juillet 2022 ne devraient pas être la première priorité aujourd’hui. L’opposition congolaise est fermement opposée à la concertation politique d’Owando et pense que dans les conditions actuelles de crise multidimensionnelle que vit notre pays, la tenue en urgence d’un véritable dialogue inclusif rassemblant toutes les forces vives de la nation est un impératif catégorique», affirme la déclaration.
En réalité, les deux plateformes redoutent les motivations derrière l’initiative gouvernementale. Il s’agit, pour eux, d’une «manœuvre de diversion et de ruse politique».
Les autorités comptent toutefois sur la présence d’autres opposants comme Pascal Tsaty Mabiala, le chef de file de l’opposition, qui préconise le débat à la place de la politique de la chaise vide.
De son côté, le leader du Parti pour l’action de la République (PAR-MA), Anguios Nganguia Engambé, a regretté que certains collègues de l’opposition aient choisi l’option du boycott. L’opposant dit se rendre au lieu du rendez-vous avec le gouvernement «pour participer et non pour cautionner».