La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’ONU ont exigé ce jeudi dans un communiqué, de la junte militaire sous le commandement du colonel Mamady Doumbouya qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en Guinée-Conakry, un calendrier «dans les meilleurs délais» pour le retour des civils au pouvoir.
Une mission conjointe CEDEAO/ONU qui s’était rendue les 27 et 28 février en Guinée-Conakry, note que la junte n’a pas respecté le délai de six mois impartis en septembre, par les dirigeants ouest-africains pour la tenue d’élections présidentielle et législatives.
Elle se dit «très préoccupée par l’absence d’un chronogramme (calendrier) acceptable» pour le retour des civils à la direction des affaires. Elle exhorte les autorités dites de transition à «fournir dans les meilleurs délais un calendrier acceptable».
Le colonel Doumbouya, qui s’est fait investir président le 1er octobre dernier, s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils élus à l’issue d’une période transitoire de trois ans. Mais il refuse de se laisser dicter un délai, malgré les pressions de la CEDEAO, qui réclame un retour rapide à «l’ordre constitutionnel» et a pris des sanctions contre la Guinée.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un collectif à l’origine des mois de contestation en Guinée en 2019-2020, a évoqué mardi une possible reprise des manifestations si les militaires restaient au pouvoir jusqu’en 2025, comme le suggère un document.
Le FNDC «s’opposera avec détermination à toute idée d’une transition longue», prévient-t-il dans un communiqué.
Un calendrier de transition circulant sur les réseaux sociaux depuis la veille, dont l’origine est inconnue, prévoit des élections législatives en novembre 2024 et présidentielle en mai 2025.