Une visite au Burkina du président du Ghana et président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo Addo, accompagné du chef de l’Etat du Niger, Mohamed Bazoum, a été annulée après l’adoption d’une Charte de la transition au Burkina Faso où l’armée a pris le pouvoir fin janvier, selon un communiqué de l’organisation.
Cette visite des émissaires de la CEDEAO «initialement prévue ce jeudi 3 mars 2022, a été annulée suite à l’adoption de la Charte de la transition», indique le communiqué, précisant toutefois qu’«une délégation ministérielle se rendra à Ouagadougou dans les prochains jours».
La CEDEAO avait suspendu le Burkina Faso de ses instances après le coup d’Etat du 24 janvier mené par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, placé depuis lors, en résidence surveillée.
Dans son communiqué, la CEDEAO indique qu’elle reste «très préoccupée par la poursuite de sa détention et exige une nouvelle fois sa libération immédiate».
Le lieutenant-colonel Damiba a signé mardi la Charte de la transition prévoyant une période transitoire de trois ans avant des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel, dont la CEDEAO avait souhaité qu’il intervienne dans un délai «raisonnable».
Damiba investi président mercredi dernier, a ordonné un audit général du secteur public, afin «de détecter des fraudes financières» sur «les passations des marchés publics» et «les frais de missions, de voyages et de carburant», indique un communiqué officiel.
Le réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac), a salué cette initiative visant à «impulser une dynamique de changement dans la gouvernance».