Le parquet général guinéen a requis lundi l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de deux hommes d’affaires libanais résidant en Guinée, soupçonnés de financier le Hezbollah, mouvement chiite libanais pro-iranien.
Le procureur général de la Cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé lundi lors d’une conférence de presse, avoir demandé au parquet de Kaloum, une commune de Conakry, «d’engager ou de faire engager des poursuites judiciaires sans délai, par voie d’information judiciaire», contre Ali Saadé et Ibrahim Taher, en raison de «présomptions graves de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme».
Le procureur a requis «la saisie des biens, le gel des avoirs et toutes autres mesures conservatoires à l’encontre des personnes physiques ou morales contre lesquelles l’information judiciaire sera ouverte».
Vendredi dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain a gelé les éventuels avoirs aux Etats-Unis d’Ali Saadé et Ibrahim Taher et barré leur accès au système financier américain.
«Cette action vise à perturber le réseau d’affaires du Hezbollah en Afrique de l’Ouest, qui repose sur la corruption et l’influence pour contourner l’Etat de droit», avait affirmé vendredi le Trésor américain dans un communiqué.
Les deux suspects libanais possèdent des «connections directes avec le Hezbollah», selon le Trésor, ajoutant que Saadé «effectue des transferts de fonds de la Guinée vers le Hezbollah, à travers des représentants du Hezbollah en Guinée ou au Liban», et Taher a été «identifié» comme l’un des plus importants soutiens financiers du Hezbollah en Guinée.
Les Etats-Unis ont placé en 1997 le Hezbollah sur leur liste d’organisations «terroristes» et lui imposent, ainsi qu’à ses cadres, des sanctions économiques et bancaires.