Les forces de sécurité du Tchad ont tué au moins 13 personnes les 24 et 25 janvier dernier à Abéché, dans la province de Ouaddaï (Est), et en ont blessé plus de 80 autres, a déploré Human Rights Watch (HRW), mercredi dans un communiqué conjoint avec la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme(CTDDH).
Il s’agit de manifestants qui protestaient, le 24 janvier, contre le projet d’intronisation d’un nouveau chef de canton issu de la communauté ethnique Bani Halba à Abéché, une ville où réside un chef traditionnel appelé sultan, explique le document, ajoutant que les soldats ont tué trois personnes et blessé au moins 80 autres alors qu’ils dispersaient violemment des milliers de manifestants pacifiques.
Le lendemain, pendant l’enterrement des victimes, des soldats ont une fois de plus tiré à balles réelles, sans discernement, tuant 10 autres personnes et blessant au moins 40 autres.
Pour le Secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmat Ibédou, «la décision des forces de sécurité d’ouvrir le feu sur des manifestants et des habitants pacifiques est totalement injustifiable».
Et de poursuivre, «seule une enquête approfondie et impartiale sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurité permettra d’identifier les individus responsables et les amener à rendre des comptes».
Mais N’Djamena a démenti fermement ces accusations. «L’armée n’a tiré sur personne, l’armée a essayé de mettre de l’ordre dans une manifestation violente où des civils ont utilisé des armes, des personnes ont été tuées, des biens détruits. L’armée a réagi de façon proportionnée», a assuré le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah.
«Une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités, HRW serait bien inspirée d’en attendre le résultat (…), l’armée n’a tué personne», a-t-il insisté.