Les autorités maliennes ont annoncé dimanche, l’ouverture d’une enquête par le tribunal militaire de Bamako et l’interdiction de la circulation de civils dans la zone frontalière avec la Mauritanie, où ont disparu un certain nombre de Mauritaniens début mars.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé dimanche dans un communiqué que «les autorités militaires (avaient) décidé d’interdire strictement toute circulation de personnes civiles dans les zones de la forêt de Wagadou et de la forêt de Gringalé», dans le secteur où ont disparu les Mauritaniens.
De son côté, le procureur auprès du tribunal militaire de Bamako a annoncé dans un communiqué, l’ouverture d’investigations menées par les gendarmes pour jeter plus de lumière sur ces disparitions.
La Mauritanie a ouvertement accusé l’armée malienne «d’actes criminels récurrents» contre ses ressortissants suite à des disparitions, deux mois après la mort de sept Mauritaniens sur le territoire malien début janvier.
Le Mali a dépêché vendredi et samedi derniers une mission en Mauritanie pour tenter d’apaiser Nouakchott. Les deux pays ont convenu de créer une Mission conjointe chargée d’élucider les disparitions, indique un communiqué commun publié samedi 12 mars. Le Mali partagera «dans les meilleurs délais» les conclusions de l’enquête qu’il avait promise après les morts de janvier.
Les deux pays se sont entendus pour instaurer des patrouilles communes dans la zone frontalière, théâtre d’activités militaires dans le cadre de l’opération Maliko lancée en décembre dernier contre les jihadistes, dit le communiqué.
Le Mali est pris dans la tourmente de la violence depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012. La Mauritanie avec laquelle le Mali partage plus de 2000 km de frontière, a été touchée par l’expansion des groupes islamistes d’Algérie au début des années 2000, mais n’a plus connu d’attaque sur son sol depuis 2011.