Le partenariat pour la construction d’un complexe sidérurgique conclu entre le Qatar et l’Algérie lundi a été vivement décrié par plusieurs milieux algériens qui dénoncent un rapprochement sans fondement économique et politique entre les deux pays.
La construction conjointe d’un complexe sidérurgique sur le sol algérien vise à réduire la dépendance aux importations d’acier des deux pays. L’investissement global, qui est estimé à environ 2 milliards de dollars, a été lancé à Jijel, une ville située 300 kilomètres à l’Est d’Alger.
A terme, la capacité de ce complexe sidérurgique, qui va employer quelque 3 000 personnes, est de 4,2 millions de tonnes par an. Les principaux produits qui y seront fabriqués à partir de 2017 sont notamment de l’acier plat et des aciers spéciaux destinés, entre autres, à l’industrie du rail en Algérie.
Ce complexe sidérurgique est réalisé dans le cadre du partenariat entre Qatar Steel et Sider, groupe détenu à 51% par l’État algérien et 49% par Arcelor Mittal et qui produit 600 000 tonnes d’acier par an.
La cérémonie de pose de la première pierre de ce projet a été marquée par la présence du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et de son homologue qatari, Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al-Thani. Pour ce dernier, le projet s’inscrit comme un investissement destiné à doper les relations avec l’Algérie. Mais les milieux économiques et politiques du pays voient d’un mauvais œil ce rapprochement qui dissimule, estiment-ils, la volonté de l’émirat qatari d’imposer ses idéaux dans la région.
De plus, le projet est resté longtemps au stade d’idée. Lancé depuis au moins quatre ans, l’investissement qatari a été longtemps mis au frigo avant d’être décongelé et remis au goût du jour, lors de la dernière visite de l’émir du Qatar en Algérie, en janvier 2013.