L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport à paraître ce mardi, la mort d’«au moins 107 civils» depuis le mois de décembre, «pour la plupart exécutés sommairement», ainsi que des pillages par l’armée malienne et les jihadistes dans le centre et le sud-ouest du Mali.
Le rapport fait état de la mort d’«au moins 107 civils» depuis le mois de décembre, «pour la plupart exécutés sommairement», dont «des commerçants, des chefs de villages, des responsables religieux et des enfants».
HRW, qui se fonde sur les témoignages de 49 personnes, dont «des chefs communautaires, des commerçants, des gens du marché, du personnel médical, et des diplomates étrangers», affirme qu’au moins 71 civils ont été tués par des «membres des forces gouvernementales» et 36 par des «jihadistes».
Parmi les exactions attribuées à des groupes jihadistes, HRW cite le massacre en décembre 2021 de 32 personnes qui se trouvaient à bord d’un bus reliant Songho à Bandiagara (centre). Du côté des forces de sécurité maliennes, HRW évoque des «pillages et meurtres extrajudiciaires» lors d’opérations militaires.
HRW, qui a adressé au gouvernement malien les conclusions de son rapport le 4 mars, affirme avoir reçu une réponse le 11 mars précisant que «la gendarmerie avait ouvert des enquêtes» sur deux des incidents où l’armée est mise en cause.
Les violences au Mali ont fait plus de 320.000 personnes déplacées, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le gouvernement de transition, issu de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021, rejette systématiquement les accusations d’exactions visant l’armée malienne.