L’opposition sénégalaise continue de dénoncer, depuis quelques jours, le système du parrainage dans le processus électoral à l’approche de la date des législatives, fixée pour le 31 juillet prochain.
Pour un bon nombre des principaux leaders de l’opposition et de la société civile, le parrainage électoral, créé par le pouvoir en place et qui exige que les candidats soient portés par les parrains habilités selon le système en vigueur, est tout simplement une stratégie conçue pour l’élimination des candidats indésirables.
Ces acteurs rappellent particulièrement à l’Etat, l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO rendu le 28 avril 2021, qui estime que le système de parrainage inséré lors de la modification de la loi électorale en 2018 «viole le droit de libre participation aux élections». La Cour régionale avait été saisie par l’Union Sociale Libérale de Me Abdoulaye Tine.
Alors que la Cour avait ordonné la suppression de ce régime de parrainage dans un délai de six mois, l’arrêt est resté jusqu’ici lettre morte, l’Etat sénégalais ayant continué à défier l’institution sous-régionale.
Me Tine a rappelé une fois de plus au gouvernement l’obligation de se soumettre aux injonctions la Cour de justice de la CEDEAO. Mais cette fois-ci, il a brandi également la menace d’appeler à la résistance politique en cas de maintien du système de parainage.
Du côté de la société civile, la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) a exigé l’application immédiate et effective de la décision de la Cour avant la tenue des prochaines élections, de sorte que les élections soient libres et transparentes, et leurs résultats facilement acceptés par tous. Mais la Ligue n’exclut pas pour autant, des discussions entre les différentes parties pour trouver si possible une «solution intermédiaire».