Une délégation de quatre défenseurs ougandais de l’environnement, conduite par la jeune activiste pour le climat, Vanessa Nakate, a mis en garde, mercredi à l’Assemblée nationale française, contre les dangers d’un mégaprojet pétrolier mené par le groupe pétrolier français TotalEnergies en plein cœur d’un parc naturel en Ouganda.
Au-delà des retombées financières du mégaprojet, mises en avant par le géant français, les militants pointent du doigt les risques sur les communautés locales.
Environ un tiers du pipeline devrait être construit dans le bassin du lac Victoria dont dépendent 30 à 40 millions de personnes, s’inquiètent les militants ougandais, craignant des fuites sur les pipelines pouvant affectées l’eau.
L’accaparement des terres et la destruction des foyers, les déplacements massifs des villageois, la dégradation de l’environnement, la disparition des traditions culturelles sont autant de facteurs qui inquiètent les militants environnementaux en Ouganda.
La multinationale française y développe deux projets, notamment celui baptisé Tilenga qui consiste en le forage et l’exploitation de plus de 400 puits dont au moins 132 dans un parc naturel protégé. Le deuxième projet concerne la construction de l’EACOP, le plus long oléoduc chauffé au monde (1.400 km), qui reliera l’Ouganda à la Tanzanie.
Total poursuit son projet qui nécessite un budget de plusieurs milliards d’euros, au grand dam des associations ougandaises, tanzaniennes et internationales de l’environnement qui multiplient les alertes.
La société civile ougandaise a décidé de passer à une vitesse supérieure en tentant de saisir de hauts responsables européens. La délégation actuellement à Paris devrait parcourir l’Europe jusqu’au 24 mars.
Ces militants font l’objet parallèlement des menaces de la part des autorités qui soutiennent les projets du géant pétrolier français. Vanessa Nakate, cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays for Future Uganda, a déjà passé des nuits en prison.