Les autorités de Bamako ont décidé, dans la nuit de mercredi à jeudi, de suspendre la diffusion de RFI et France 24 au Mali, à cause des informations relayées par ces médias et qui incriminent les Forces armées maliennes (FAMa).
Le gouvernement dit, dans un communiqué, avoir «appris avec une grande consternation de fausses allégations faisant état d’exactions commises par les FAMa, contre des civils, de violation des droits de l’homme et du Droit International Humanitaire».
Les publications indexées concernent précisément une déclaration de Mme Michelle Bachelet, Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, un rapport de Human Right Watch et un reportage de la Radio France Internationale (RFI), toutes diffusées ces derniers jours.
Les autorités dénoncent un «matraquage médiatique» qui représente une «stratégie savamment préméditée, visant à déstabiliser la Transition, démoraliser le Peuple malien et discréditer les vaillantes FAMa ».
Mais Bamako ne s’arrête pas à la simple dénonciation, elle a prévenu qu’elle engage «une procédure, conformément aux lois et règlements en vigueur au Mali, pour suspendre, jusqu’à nouvel ordre, la diffusion de RFI (…) et France 24, ainsi que toutes leurs plateformes digitales sur toute l’étendue du territoire national».
Dans le même cadre, le pays a interdit «à toutes les radios et télévisions nationales, ainsi qu’aux sites d’information et journaux maliens, la rediffusion et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24, dès l’entrée en vigueur de la suspension».
La maison mère des deux médias, France Médias Monde, a réagi, sans tarder, à l’annonce de Bamako. «Le groupe déplore cette décision et proteste vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes», indique son communiqué.
France Médias Monde prévoit étudier «toutes les voies de recours pour qu’une telle décision ne soit pas mise en œuvre et rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes», ajoute le texte.