L’ancien Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, incarcéré depuis août 2021 à la maison centrale d’arrêt de Bamako, est décédé, lundi 21 mars, à 68 ans, à la clinique Pasteur de Bamako où il était admis en décembre pour des soins.
Son état de santé s’était dégradé, mais son évacuation sanitaire n’a jamais été permise par les autorités de transition, en dépit des alertes lancées par sa famille et ses médecins qui recommandaient son évacuation à l’étranger.
Son épouse avait adressé début mars une lettre ouverte au chef de la junte militaire, le colonel Assimi Goïta, pour attirer son attention sur l’état «critique» de son mari, mais sans obtenir gain de cause.
Maïga avait été arrêté en août dernier, après avoir été inculpé de «faux, usage de faux et favoritisme» dans le cadre de l’affaire dite de «l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires».
Le décès de ce poids lourd de la politique malienne intervient quelques mois après celui de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) intervenu en janvier dernier.
Maïga qui était Premier ministre d’IBK entre 2017 et 2019, avait occupé auparavant, les fonctions de ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense et de chef des services de renseignements.
Plusieurs personnalités à l’étranger ont réagi à sa mort, parmi lesquelles le président nigérien Mohamed Bazoum qui a indiqué sur Twitter que «sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita (1960-1967). Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère».