Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, lundi 21 mars, la suspension de ses projets humanitaires à Nizi et Bambu, dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), à cause de l’insécurité qui y règne, depuis des décennies.
L’ONG se dit victime des violences perpétrées par des groupes armés qui s’en prennent aussi bien à ses structures sanitaires qu’à son personnel de santé. Le dernier incident en date remonte au 28 octobre dernier lorsque des hommes armés non identifiés avaient tiré sur un convoi humanitaire, blessant deux employés de MSF.
Le choix de la fermeture de ces projets s’impose, selon le responsable des programmes de MSF pour la RDC, Olivier Maizoué. «Cette situation est intenable et nous contraint à fermer ce projet. Les risques sont tout simplement trop élevés pour MSF de retourner dans ces zones», a-t-il déclaré.
L’ONG regrette en même temps les retombées de la suspension de ses activités. «Cette décision nous bouleverse, car elle va avoir des conséquences désastreuses pour une population dont les besoins sont aigus. Notre mission est de sauver des vies, mais pas au prix des nôtres», a poursuivi Maizoué.
Plus que l’insécurité, MSF déplore également l’impunité dont jouissent les présumés coupables des violences. Aucune investigation n’a été lancée après l’incident du 28 octobre malgré une demande adressée aux autorités, regrette l’ONG ;
«Nous sommes profondément troublés par le climat d’impunité qui règne aujourd’hui dans cette partie de la RDC», reconnaît le chef de mission de MSF, Jérôme Alin.
La province de l’Ituri est placée depuis le mois mai 2021 sous un état de siège, mais la présence de l’armée sur le terrain n’a pas encore permis de mettre un terme aux violences commises par de nombreux groupes armés.
MSF poursuivra normalement son assistance humanitaire dans d’autres zones du pays où l’ONG est présente. .