Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Mohamed Yassine Jelassi a annoncé, mercredi, une grève générale des médias publics le 2 avril prochain pour protester contre «les menaces» qui pèsent sur les journalistes.
«Depuis le 25 juillet, les gens sont emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions ou publié des posts et commentaires sur les réseaux sociaux, et sont jugés par des tribunaux militaires», a-t-il déploré.
Jelassi a accusé le pouvoir en place à Tunis, de «chercher à intimider les journalistes et à les décourager d’exercer leur métier», ajoutant que «tous les médias publics observeront une grève générale le 2 avril prochain».
L’Unité nationale d’investigation sur les crimes terroristes avait arrêté, vendredi dernier, le journaliste Khelifa Guesmi, – correspondant de la radio privée locale «Mosaïque FM» à Kairouan (centre). Le journaliste a été arrêté au nom d’une loi antiterroriste, après la publication sur le site de la station d’un article qu’il a écrit sur le démantèlement d’une «cellule terroriste» et l’arrestation de ses membres.
Deux autres journalistes de cette radio dont le rédacteur en chef, Houcine Dabbabi ont reçu une convocation pour se présenter vendredi devant un juge d’instruction au pôle judiciaire antiterroriste dans le cadre de cette affaire.
Dans l’article mis en cause, retiré du site à la demande des autorités, le correspondant de Mosaïque FM à Kairouan, Guesmi avait affirmé qu’un ancien militaire et un professeur universitaire figuraient parmi les membres de la cellule terroriste démantelée.
Mardi, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a réclamé dans un communiqué «la libération immédiate» du Khalifa Guesmi, rappelant «le devoir» du président Saied de défendre la liberté de la presse.