Le gouvernement éthiopien a annoncé une «trêve humanitaire indéfinie, effective immédiatement» en lien avec le Tigré, région au nord du pays, en proie à une guerre lancée depuis novembre 2020 par les forces progouvernementales contre la rébellion tigréenne.
Il s’agit d’un appel à un cessez-le-feu immédiat en vue de permettre l’acheminement sans entrave des secours dans la région où la population fait sérieusement face à la famine.
Dans un communiqué publié par son service de communication, «le gouvernement appelle la communauté des donateurs à redoubler leurs généreuses contributions pour alléger la situation et réitère son engagement à travailler en collaboration avec les organisations concernées pour accélérer la fourniture de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin».
Les autorités justifient leur décision par «la nécessité de prendre des mesures extraordinaires pour sauver des vies et réduire la souffrance humaine».
Elles exhortent les forces rebelles tigréennes «à renoncer à tout acte d’agression supplémentaire et à se retirer des zones qu’ils ont occupées dans les régions voisines», estimant que «l’engagement pris par le gouvernement d’Ethiopie ne pourra avoir l’effet désiré d’améliorer la situation humanitaire sur le terrain que si l’autre partie en fait autant».
Le gouvernement éthiopien a-t-il cédé à la pression internationale ? En tout cas, de nombreuses agences de l’ONU (OMS, PAM, Haut-commissariat aux droits de l’homme…) n’ont cessé d’interpeller les autorités éthiopiennes sur la situation humanitaire catastrophique au Tigré et dans d’autres régions voisines. La communauté internationale a longtemps accusé Addis-Abeba d’avoir rendu difficile l’accès des organisations humanitaires à cette région.
Ce vendredi matin, les rebelles du Tigré se sont engagés, à leur tour, à respecter le cessez-le-feu. «Le gouvernement du Tigré s’engage à mettre en œuvre une cessation des hostilités, effective immédiatement», ont-ils indiqué dans un communiqué, tout en appelant le gouvernement central à «prendre des mesures concrètes pour faciliter l’accès sans restrictions» dans la région.