L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alerté, jeudi dans un communiqué, que les financements insuffisants consacrés à la lutte contre la tuberculose en Afrique et la pandémie de Covid-19 menacent de ralentir les progrès réalisés jusqu’à présent contre cette maladie mortelle sur le continent.
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU souligne que les décès dus à la tuberculose ont augmenté pour la première fois en dix ans dans le monde, et que l’Afrique a signalé 549.000 décès en 2020, soit une augmentation d’environ 2.000 cas par rapport à 2019.
«L’Afrique a jusqu’à présent bien progressé dans la lutte contre la tuberculose et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue ce qui est nécessaire pour alléger la charge et sauver des vies», a fait part la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti.
L’OMS relève une baisse de détection de cas de tuberculose dans le continent, en raison des perturbations entrainées par la pandémie de Covid-19, et déplore le déficit de financement auquel la région fait face, précisant que chaque année, le continent africain a besoin d’au moins 1,3 milliard de dollars pour la prévention et le traitement de la tuberculose.
Si les pays africains contribuent à hauteur de 22% au budget nécessaire, les financements extérieurs à 34%, le reste du budget reste non financé ; ce qui compromet gravement les efforts déployés pour éliminer la maladie, regrette l’agence onusienne.
Pour Mme Moeti, il est nécessaire de «mettre fin au sous-investissement chronique qui maintient la charge de la tuberculose à un niveau élevé, laisse un très grand nombre de cas non détectés et nuit à la prévention et au traitement».
Dans le cadre de la stratégie de l’OMS, les pays doivent viser à réduire les cas de tuberculose de 80% et à diminuer les décès de 90% d’ici 2030. L’étape intermédiaire de 2025 vise une réduction de 50% des cas et de 75% des décès, souligne le communiqué.