Le groupe Ciment d’Afrique (CIMAF), filiale du géant de l’immobilier marocain Addoha, a inauguré mardi au Burkina Faso une nouvelle cimenterie d’une capacité de production de 500 000 tonnes par an, à même de concurrencer les cimentiers déjà installés dans le pays.
Réalisée sur une superficie de 7 hectares, l’usine « CIMAF Burkina », dont la capacité de production pourrait être portée à 1 million de tonnes par an, vient directement concurrencer les usines de ciment déjà installées au Burkina Faso.
En effet, l’inauguration de cette usine intervient quelques jours seulement après celle de CimBurkina, filiale du Groupe allemand Heidelberg, qui cherche également à s’étendre en Afrique subsaharienne. Pour le leader actuel du marché du Burkina, l’indien Diamond Cement, qui détient 60 % de parts de marché, ces nouveaux entrants représentent autant de risques de baisse de rentabilité.
Installé à Polesgo, au nord d’Ouagadougou, dans la zone industrielle de Kossodo, le complexe cimentier de CIMAF a nécessité un investissement de plus de 30 millions d’euros. Un montant considérable pour un projet qui s’inscrit dans la politique de coopération Sud-Sud initiée par le Maroc ces dernières années.
Les spécialistes estiment que le groupe Addoha, dirigé par l’homme d’affaires marocain Anas Sefrioui, vient s’ajouter à la longue liste des entreprises marocaines, telles Maroc Telecom, Attijariwafa Bank, Saham groupe,… qui exportent leur savoir-faire dans les pays d’Afrique subsaharienne. En effet, de nombreux pays d’Afrique francophone ont vu l’implantation réussie de plusieurs filiales d’entreprises marocaines sur leur territoire.
Le Burkina Faso, pays en pleine mutation, représente donc un point stratégique pour Addoha mais également pour la politique extérieure du Maroc, axée de plus en plus sur une coopération économique intra-africaine. Le groupe marocain ne cache d’ailleurs pas son ambition d’utiliser ce nouveau complexe de la CIMAF afin d’exporter une partie de la production vers les pays de la sous-région.