La Cour d’appel de Kigali, au Rwanda, a confirmé, lundi 4 avril, la condamnation en première instance en septembre dernier, de l’opposant Paul Rusesabagina à 25 ans de prison pour «terrorisme».
Elle a donc rejeté l’appel du parquet qui préconisait une peine plus lourde. «Etant donné qu’il est un primo-délinquant, le tribunal estime que sa peine ne doit pas être alourdie car les 25 ans qu’il a obtenus sont conformes au poids de ses crimes et le tribunal maintient sa peine », a déclaré le juge François Regis Rukundakuvuga, à l’issue de l’audience.
Déjà, en première instance, le tribunal avait rejeté la prison à vie requise contre Rusesabagina par le parquet, soulignant que le coupable avait reconnu certains des crimes, s’en était excusé, et il s’agit de sa première condamnation.
L’ancien hôtelier, Hutu modéré rendu célèbre par le film «Hôtel Rwanda» qui raconte comment il avait permis le sauvetage de plus d’un millier de personnes durant le génocide de 1994, avait été reconnu coupable d’avoir fondé et appartenu au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda en 2018 et 2019.
Il avait été arrêté en 2020 à Kigali par la police nationale qui l’accusait «d’avoir financé et créé des groupes terroristes» cherchant à renverser le pouvoir en place.
Comme en première instance, ni Paul Rusesabagina, ni ses avocats, qui dénoncent un procès politique n’étaient présents à la lecture du verdict à la Cour d’appel.
Sa famille avait indiqué, en janvier dernier, qu’il ne participera pas «à la mise en scène de l’appel d’un prisonnier politique». Elle a toujours dénoncé un procès destiné à museler Rusesabagina qui se montre critique envers le régime du président Paul Kagame.
Sa fille, Carine Kanimba, réclame un traitement médical urgent pour son père qui aurait eu récemment un AVC en prison, et qui a une paralysie partielle du visage.